Dans la Lumière de la Vérité – Message du Graal, Volume unique
Cette oeuvre s’adresse à chacun en particulier, sans considération d’une appartenance confessionnelle.
«...Ce que je veux, c'est combler les lacunes qui, dans les âmes humaines, sont autant de questions restées sans réponse jusqu'à ce jour et qui tourmentent chaque penseur sérieux s'il cherche sincèrement la Vérité.»
Pour en savoir plus sur l’œuvre « Dans la Lumière de la Vérité — Message du Graal » de Abd-ru-shin, voir : www.messagedugraal.org
Pour vous guider
Le bandeau tombe, et la foi devient conviction. Ce n’est que dans la conviction que se trouvent la délivrance et la rédemption !
Je ne m’adresse qu’à ceux qui cherchent sérieusement. Il faut qu’ils soient aptes et disposés à examiner objectivement cette œuvre objective ! Que les fanatiques religieux et les êtres exaltés et instables restent à l’écart, car ils nuisent à la Vérité. Quant aux malveillants et à ceux qui manquent d’objectivité, ils trouveront, dans les paroles mêmes, leur jugement.
Le Message ne touchera que ceux qui portent encore en eux une étincelle de Vérité et le désir ardent d’être vraiment des hommes. Il sera pour eux tous un fanal et un soutien. Sans détours, il conduit hors du chaos de la confusion actuelle.
La Parole qui va suivre n’apporte pas une nouvelle religion ; par contre, elle doit être le flambeau permettant à tous les auditeurs et lecteurs sérieux de trouver le vrai chemin qui les conduit vers les hauteurs auxquelles ils aspirent.
Seul celui qui se meut lui-même peut progresser spirituellement. L’insensé qui, dans ce but, a recours à des aides extérieures sous forme de conceptions toutes faites va son chemin comme avec des béquilles alors que ses propres membres valides sont inutilisés.
Mais dès l’instant où il utilise résolument comme instruments de son ascension toutes les facultés qui sommeillent en lui en attendant qu’il les appelle, il met à profit, selon la Volonté de son Créateur, le talent qui lui fut confié, et il surmontera en se jouant tous les obstacles qui tenteront de se mettre en travers de son chemin pour l’en détourner.
C’est pourquoi, réveillez-vous ! Il n’est de foi véritable que dans la conviction, et la conviction ne peut naître que d’un contrôle et d’un examen intransigeants ! Soyez des êtres vivants dans la merveilleuse Création de votre Dieu !
Abd-ru-shin
Que cherchez-vous
Que cherchez-vous ? Dites, à quoi bon cette poussée impétueuse ? Tel un tourbillon, elle déferle sur le monde, et tous les peuples sont submergés par un flot de livres. Des érudits fouillent dans les écrits du passé et font des recherches en se creusant la tête au point d’en être spirituellement épuisés. Des prophètes surgissent, pour avertir, pour promettre... De tous côtés, comme en un accès de fièvre, on veut soudain répandre une lumière nouvelle !
C’est ainsi que l’âme bouleversée de l’humanité subit actuellement ce déchaînement qui, loin de rafraîchir et de vivifier, brûle, consume et absorbe les dernières forces qui restaient encore à cette âme déchirée dans l’obscurité du temps présent.
De plus, des chuchotements, des murmures s’élèvent ici et là, témoignant de l’attente grandissante de quelque événement à venir. Chaque nerf est à vif, tendu en une inconsciente aspiration. Une agitation houleuse se manifeste, et une sorte d’oppressante et morne torpeur, porteuse de malheur, pèse sur toute chose. Que lui faudra-t-il enfanter ? La confusion, la pusillanimité et la perdition si la couche ténébreuse qui, à l’heure actuelle, enveloppe spirituellement le globe terrestre n’est pas déchirée avec force. Avec la molle viscosité d’un marécage putride, cette couche absorbe et étouffe toute pensée libre et lumineuse en train de prendre son essor, avant même qu’elle ne soit devenue forte, et dans le silence lugubre d’un bourbier elle refoule, désagrège et anéantit déjà dans le germe tout bon vouloir avant qu’il n’ait pu se traduire en acte.
Cependant, le cri de ceux qui cherchent la Lumière – ce cri qui recèle la force de fendre la fange – se trouve détourné et se perd sous la voûte impénétrable qu’échafaudent avec zèle ceux-là mêmes qui s’imaginent porter secours. Ils offrent des pierres au lieu de pain !
Regardez ces innombrables publications :
L’esprit humain n’en est que lassé et non vivifié ! C’est bien la preuve de la stérilité de tout ce qui est offert. Car ce qui lasse l’esprit ne saurait jamais être juste.
Le pain de l’esprit revigore immédiatement, la Vérité ressource, et la Lumière vivifie !
Les gens simples ne peuvent que se décourager à la vue des murs que les sciences dites spirituelles érigent autour de l’au-delà. Qui, parmi les êtres simples, pourrait saisir ces phrases savantes, ces tournures singulières ? L’au-delà serait-il donc exclusivement réservé aux experts en sciences spirituelles ?
Et l’on parle de Dieu ! Faudrait-il créer une université pour y acquérir d’abord les facultés permettant de reconnaître la notion de la Divinité ? Où conduit cette obsession qui n’a essentiellement ses racines que dans l’ambition ?
Tels des ivrognes, lecteurs et auditeurs titubent d’un endroit à l’autre, indécis, limités, privés de liberté intérieure, car ils ont été détournés de la voie simple.
Écoutez, vous qui êtes découragés ! Levez les yeux, vous qui cherchez sérieusement : La voie qui mène vers le Très-Haut est ouverte à chaque être humain ! L’érudition n’en est pas la porte d’entrée !
Le Christ Jésus, cet éminent exemple sur le vrai chemin qui mène vers la Lumière, a-t-Il choisi ses disciples parmi les pharisiens érudits ? Parmi les docteurs de la loi ? Non, Il les a choisis dans un milieu simple et modeste parce qu’ils n’avaient pas à lutter contre la grave erreur selon laquelle le chemin menant vers la Lumière est difficile à apprendre et doit obligatoirement être pénible.
Cette façon de penser est la plus grande ennemie de l’homme, elle est mensonge !
En conséquence, abandonnez tout scientisme là où il s’agit de ce qu’il y a de plus sacré en l’être humain, à savoir ce qui demande à être parfaitement saisi ! Laissez cela car, étant une construction du cerveau humain, la science est œuvre fragmentaire et ne peut que le rester.
Réfléchissez ! Comment une science laborieusement acquise pourrait-elle conduire vers la Divinité ? Qu’est-ce, à vrai dire, que le savoir ? Le savoir est ce que le cerveau peut comprendre. Mais combien est limité l’entendement du cerveau qui reste étroitement lié à l’espace et au temps ! Le cerveau humain n’est même pas capable de concevoir l’éternité ni de saisir ce qu’est l’infini, notions qui, précisément, sont indissolublement liées à la Divinité.
Le cerveau reste toutefois muet devant la force insaisissable qui flue à travers tout ce qui est et dans laquelle il puise lui-même pour son activité cette force que tous ressentent journellement, à chaque heure, à chaque instant, comme quelque chose d’évident, cette force dont la science elle-même a depuis toujours reconnu l’existence et que l’on cherche pourtant vainement à saisir et à comprendre avec le cerveau, c’est-à-dire avec le savoir et l’intellect.
Telle est donc l’insuffisance de l’activité du cerveau, pierre de base et instrument de la science. Naturellement, cette limitation s’étend aussi aux œuvres qu’il édifie, et par conséquent à l’ensemble des sciences elles-mêmes. Voilà pourquoi la science, qui est certes valable pour mieux comprendre, trier et classer par la suite ce qu’elle reçoit tout fait de la force créatrice qui la précède, est par contre nécessairement défaillante lorsqu’elle veut s’ériger elle-même en maître ou critiquer, et cela tant qu’elle se lie aussi étroitement qu’elle l’a fait jusqu’alors à l’intellect, c’est-à-dire à l’entendement du cerveau.
C’est la raison pour laquelle l’érudition, tout comme l’humanité qui se conforme à elle, reste constamment accrochée à des détails, alors que chaque être humain porte en lui, en tant que don, le grand et insaisissable tout et qu’il est parfaitement capable d’atteindre sans études laborieuses ce qu’il y a de plus noble et de plus élevé !
En conséquence, débarrassez-vous de l’inutile torture qu’est l’esclavage de l’esprit ! Le grand Maître ne nous lance pas en vain cet appel : «Devenez comme les enfants ! »
Celui qui porte en lui le ferme vouloir pour le bien et s’efforce de conférer la pureté à ses pensées, celui-là a déjà trouvé la voie qui mène vers le Très-Haut ! Tout le reste lui échoit alors en partage. Point n’est besoin pour cela de livres, d’astreinte spirituelle, d’ascèse ou d’isolement. Il devient alors sain de corps et d’âme, libéré de toute pression engendrée par des cogitations maladives, car tout excès nuit. Des hommes, voilà ce que vous devez être, et non des plantes de serre qu’un développement unilatéral fait succomber au premier coup de vent !
Réveillez-vous ! Regardez autour de vous ! Écoutez en vous ! Cela seul peut ouvrir la voie !
Ne tenez pas compte des controverses des Églises. Le Christ Jésus, l’éminent Dispensateur de la Vérité, l’incarnation de l’Amour divin, ne s’inquiéta pas des confessions. Au demeurant, que sont aujourd’hui les confessions? Une entrave à la liberté de l’esprit humain, un asservissement de l’étincelle divine qui est en vous, des dogmes qui cherchent à restreindre l’œuvre du Créateur de même que son grand Amour en les enfermant dans des formes forgées par la raison humaine, ce qui revient à rabaisser, à déprécier systématiquement ce qui est divin.
Cette façon de voir rebute tout chercheur sérieux, car elle ne lui permet jamais de ressentir intérieurement la grandiose réalité. Sa nostalgie de Vérité devient par là de plus en plus vaine, et il finit par désespérer de lui-même et du monde !
C’est pourquoi, réveillez-vous ! Détruisez en vous les barrières du dogmatisme, arrachez le bandeau afin que la pure Lumière du Très-Haut puisse pénétrer jusqu’à vous sans être altérée ! Alors, débordant d’allégresse, votre esprit prendra son essor et, en exultant, il ressentira l’immense Amour du Père qui ne connaît pas les limites de l’intellect terrestre. Vous saurez enfin que vous êtes une partie de cet Amour, vous n’aurez aucune peine à le saisir dans toute son ampleur, vous vous unirez à lui et vous obtiendrez ainsi chaque jour et à chaque heure une force nouvelle en cadeau, une force qui rendra toute naturelle votre ascension hors du chaos !
L’appel au guide
Observons d’un peu plus près toutes les personnes qui cherchent aujourd’hui de façon particulièrement active un guide spirituel et l’attendent dans un état d’élévation intérieure. À leur avis, elles sont elles-mêmes déjà solidement préparées spirituellement pour le reconnaître et pour entendre sa parole !
En examinant calmement les choses, nous voyons de très nombreuses scissions. La Mission du Christ a produit par exemple un effet singulier sur un grand nombre d’êtres humains. Ils s’en sont fait une image erronée, ce qui était dû comme toujours à la fausse appréciation de soi-même, c’est-à-dire à la présomption.
À la place de la vénération d’autrefois, du maintien d’un abîme naturel et d’une démarcation rigoureuse entre eux et leur Dieu, est apparue d’un côté une mendicité geignarde qui ne veut toujours que recevoir, mais à aucun prix faire quoi que ce soit par elle-même. L’exhortation « prie » a certes été bien accueillie par eux, mais que de surcroît elle soit suivie des mots : « et travaille », « travaille sur toi-même », voilà ce dont ils ne veulent pas entendre parler.
D’un autre côté, on s’imagine être suffisamment autonome et indépendant pour être en mesure de tout faire par soi-même, et qui plus est, avec tant soit peu de peine, de devenir divin.
Nombreux sont également ceux qui ne font qu’exiger et attendre de Dieu qu’Il coure après eux. Par le seul fait qu’Il ait, une fois déjà, envoyé son Fils, Il aurait prouvé à quel point Il tient à ce que l’humanité se rapproche de Lui, ayant peut-être même besoin d’elle !
Où que l’on regarde, on ne trouve plus que présomption et aucune humilité. C’est la juste appréciation de soi qui fait défaut. –
Il importe tout d’abord que l’homme descende de son piédestal artificiel afin de pouvoir être vraiment un homme et de commencer son ascension en tant que tel.
Aujourd’hui, spirituellement gonflé d’orgueil, il est perché sur un arbre au pied d’une montagne au lieu de se tenir debout, les deux pieds solidement campés sur le sol. Voilà pourquoi il ne pourra évidemment jamais gravir la montagne s’il ne descend pas auparavant de l’arbre, ou n’en tombe.
Mais entre-temps, tous ceux qui ont poursuivi tranquillement et raisonnablement leur chemin sur la Terre, en passant sous son arbre d’où il les contemplait orgueilleusement, seront probablement arrivés au sommet.
Les événements vont toutefois lui venir en aide, car l’arbre s’abattra dans un avenir très proche. Et lorsque l’homme tombera de son poste instable et qu’il touchera durement le sol, il se ravisera peut-être. Il en sera d’ailleurs grand temps pour lui ; il n’aura plus une heure à perdre.
À présent, bien des gens se figurent que ce laisser-aller peut continuer ainsi, comme ce fut le cas pendant des millénaires. En prenant leurs aises, ils sont confortablement installés dans leur fauteuil dans l’attente d’un guide puissant.
Mais comment se représentent-ils ce guide ? Vraiment, c’est à faire pitié !
En premier lieu, ils attendent de lui ou, pour être plus précis, disons qu’ils exigent de lui qu’il fraie à chacun individuellement le chemin qui monte vers la Lumière ! C’est à lui de se donner la peine, pour les adeptes de chaque confession, de jeter des ponts qui mènent au chemin de la Vérité ! C’est à lui de rendre les choses suffisamment faciles et compréhensibles pour que chacun puisse les saisir sans peine ! Ses paroles doivent être choisies de telle sorte que leur exactitude convainque immédiatement petits et grands de toutes conditions.
En fait, dès que les êtres humains sont obligés de fournir un effort personnel et de penser par eux-mêmes, il ne peut s’agir d’un véritable guide, car s’il est appelé à guider par sa parole afin de montrer le bon chemin, il est tout naturel qu’il se donne du mal pour les hommes. C’est son rôle de convaincre les humains et de les réveiller ! Le Christ y a bien laissé sa vie.
Ceux qui pensent ainsi de nos jours – et ils sont nombreux – n’ont même plus besoin de se donner de la peine puisque, pareils aux vierges folles, ils vont au-devant d’un « trop tard » !
Le guide ne les réveillera certainement pas, il les laissera au contraire continuer à dormir tranquillement jusqu’à ce que la porte soit fermée et qu’ils ne puissent plus avoir accès à la Lumière parce qu’ils ne pourront se libérer à temps du domaine de la matière, ce que la parole du guide, qui leur montrait le chemin, leur aurait permis de faire.
Car l’être humain n’est pas aussi précieux qu’il se l’est imaginé. Dieu n’a pas besoin de lui, c’est lui qui a besoin de son Dieu !
Étant donné que, dans son prétendu progrès, l’humanité ne sait plus aujourd’hui ce qu’elle veut vraiment, elle sera finalement contrainte d’apprendre ce qu’elle doit !
Les gens de cette espèce passeront en cherchant, mais aussi en critiquant d’un air supérieur, comme tant d’autres déjà sont passés jadis devant celui pour la venue duquel tout avait pourtant été préparé par les révélations.
Comment peut-on se représenter ainsi un guide spirituel !
Il ne cédera pas un pouce de terrain à l’humanité et il exigera partout où l’on s’attend à ce qu’il donne !
Par contre, celui qui est capable de réfléchir sérieusement reconnaîtra aussitôt que c’est précisément dans l’exigence rigoureuse et intransigeante d’une réflexion approfondie que réside ce qu’il y a de mieux, c’est-à-dire ce dont l’humanité, déjà si profondément empêtrée dans sa paresse d’esprit, a besoin pour être sauvée ! C’est justement lorsqu’un guide exige de prime abord la mobilité spirituelle, un vouloir sérieux et un effort personnel pour que l’on comprenne ses paroles que, dès le début, il sépare aisément le grain de la balle. Il s’agit là d’un processus autoactif tel qu’il existe dans les lois divines. Là encore, ce qu’il advient des êtres humains correspond exactement à ce qu’ils veulent réellement. −
Mais il existe aussi une autre catégorie de gens qui se croient tout particulièrement perspicaces !
Ceux-là, comme on peut le constater à la lecture de certains exposés, se sont évidemment fait du guide une image bien différente. Elle n’en est cependant pas moins grotesque, car ils attendent... un acrobate de l’esprit !
De toute façon, des milliers de personnes croient que la voyance, la clairaudience, une perception particulièrement fine, etc. seraient un grand progrès, ce qui en réalité n’est pas le cas. De telles facultés, qu’elles soient acquises, développées, ou même innées, ne peuvent jamais s’élever au-dessus de l’emprise terrestre ; elles ne s’exercent donc qu’à l’intérieur de limites inférieures qui ne sauraient jamais prétendre à un niveau élevé et sont pour ainsi dire dépourvues de valeur.
Croit-on pouvoir aider ainsi l’humanité à s’élever en lui montrant les choses de matière subtile qui se situent au même niveau qu’elle, ou en lui enseignant à les voir et à les entendre ?
Cela n’a rien à voir avec la véritable ascension de l’esprit et ne présente pas davantage d’utilité dans le domaine terrestre ! Ce sont de petits tours d’adresse spirituels, et rien de plus, intéressants pour l’individu mais sans aucune valeur pour l’ensemble de l’humanité !
Que toutes les personnes de ce genre désirent un guide qui soit semblable à elles, et qui finalement en sache plus qu’elles, est assurément très facile à comprendre. −
Pourtant, il en est un grand nombre qui, tout en prenant la chose fort au sérieux, vont encore beaucoup plus loin en ce domaine, et ce jusqu’au ridicule.
Ces derniers considèrent par exemple comme condition fondamentale prouvant qu’il s’agit bien d’un guide le fait que celui-ci… ne puisse s’enrhumer ! Quiconque s’enrhume est exclu d’emblée, car cela ne correspond pas à l’idée qu’ils se font d’un guide idéal. En tout cas et en premier lieu, par son esprit, un guide fort doit être entièrement au-dessus de ces vétilles.
Cela peut paraître quelque peu exagéré et ridicule, mais ne repose que sur des faits réels et ne représente qu’un faible écho de l’exclamation d’antan : « Si tu es le Fils de Dieu, sauve-toi toi-même et descends de la croix ! » − Voilà ce que l’on s’écrie aujourd’hui déjà, avant même qu’un tel guide ne soit en vue !
Pauvres hommes ignorants ! Celui qui entraîne son corps de façon unilatérale au point de le rendre temporairement insensible grâce au pouvoir de l’esprit n’est nullement quelqu’un de grand ni d’exceptionnel. Ceux qui l’admirent ressemblent aux enfants des siècles passés qui, bouche bée et les yeux brillants, contemplaient les contorsions des bateleurs itinérants, tandis que s’éveillait en eux l’ardent désir de pouvoir en faire autant.
Bon nombre de ceux que l’on qualifie de nos jours de chercheurs dans le domaine de l’esprit ou encore de chercheurs de Dieu ne sont pas plus avancés sur le plan spirituel que ne l’étaient jadis ces enfants sur le plan strictement terrestre !
Poursuivons donc notre réflexion : ces nomades d’autrefois, dont je viens de parler, se développèrent toujours davantage jusqu’à devenir des acrobates dans les cirques et les spectacles de variétés. Leur savoir-faire s’élargit de façon inouïe et, quotidiennement, des milliers de spectateurs exigeants contemplent aujourd’hui encore pareilles exhibitions avec un ébahissement sans cesse renouvelé et bien souvent avec des frissons intérieurs.
Mais en tirent-ils profit pour eux-mêmes ? Que leur reste-t-il après de telles heures ? Rien, absolument rien, bien que maint acrobate risque sa vie au cours de son numéro ! En effet, même portés à leur plus haut degré de perfection, tous ces exercices resteront toujours dans le cadre des variétés et des cirques. Ils ne serviront toujours qu’à divertir, mais ils n’apporteront jamais le moindre avantage à l’humanité.
Or, ce sont des acrobaties de ce genre, transposées sur le plan spirituel, qui servent actuellement de critère pour reconnaître le guide éminent !
Laissez à ces gens leurs clowns spirituels ! Grâce à l’expérience vécue, ils verront bien assez tôt où cela conduit ! De plus, ils ne savent pas quel but ils poursuivent réellement. Ils s’imaginent que seul est grand celui dont l’esprit domine le corps au point que ce dernier ne connaît plus la maladie !
Tout entraînement de ce genre est unilatéral, et ce qui est unilatéral n’apporte que morbidité et maladie ! Loin de renforcer l’esprit, ces pratiques ne font qu’affaiblir le corps ! L’équilibre qui est indispensable à une saine harmonie entre le corps et l’esprit se trouve perturbé ; il en résulte que l’esprit en question finit par se séparer beaucoup plus tôt du corps maltraité qui ne peut plus lui fournir la puissante et saine résonance qui est nécessaire pour vivre des expériences sur Terre. Or, ces expériences font alors défaut à l’esprit qui, n’étant pas mûr lorsqu’il arrive dans l’au-delà, sera contraint de vivre une fois encore une existence terrestre.
Ce sont là de petits tours d’adresse spirituels, et rien de plus ; ils se font aux dépens du corps terrestre qui, en réalité, est là pour aider l’esprit. Le corps fait partie d’une période d’évolution de l’esprit. Cependant, lorsqu’il est affaibli et opprimé, il ne peut être d’une grande utilité pour l’esprit, puisque ses irradiations sont trop faibles pour lui conférer toute la force dont il a besoin dans la matière.
Lorsque quelqu’un veut juguler une maladie, il doit exercer spirituellement sur son corps une pression pareille à celle d’une extase et comparable à plus petite échelle à la peur du dentiste, laquelle peut refouler la douleur.
Certes, le corps supporte sans dommage une, et peut-être même plusieurs fois, un tel état de surexcitation, mais il ne peut le faire de façon continue sans subir de sérieux préjudices.
Si un guide s’adonne à de telles choses ou s’il les conseille, il ne mérite pas d’être guide car, en agissant ainsi, il enfreint les lois naturelles de la Création. L’être humain de la Terre doit préserver son corps comme un bien qui lui est confié et essayer d’établir une saine harmonie entre l’esprit et le corps. Si celle-ci est troublée par un refoulement unilatéral, ce n’est ni un progrès ni une ascension, mais un sérieux obstacle à l’accomplissement de ses devoirs sur Terre et d’une façon générale dans la matière. En pareil cas, pour ce qui est de son activité dans la matière, l’esprit n’est plus en pleine possession de sa force car, pour agir dans la matière, il a absolument besoin de la force d’un corps physique non assujetti et en harmonie avec l’esprit !<
Celui qu’on appelle maître pour de telles raisons est moins qu’un élève qui ignore tout des devoirs de l’esprit humain et des nécessités de son évolution ! Il est même nuisible pour l’esprit.
Ces gens en viendront bien assez tôt à reconnaître douloureusement leur folie !
Chaque faux guide devra toutefois faire d’amères expériences ! Son ascension dans l’au-delà ne pourra commencer qu’à partir du moment où le dernier de tous ceux qu’il a retenus ou même induits en erreur par ses jongleries spirituelles en aura pris conscience. Tant que ses livres et ses écrits continueront à exercer une influence sur Terre, il se trouvera retenu dans l’au-delà, même si, là où il se trouve, il est entre-temps revenu de son erreur.
Quiconque recommande une initiation occulte donne aux hommes des pierres au lieu de pain, il montre par là qu’il n’a pas la moindre idée de ce qui se passe réellement dans l’au-delà et encore moins de l’ensemble des mécanismes de l’univers !
Author | Abd-ru-shin |
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Format | Édition toilée |
Language | Français |